Nos racines

Nos racines

Les racines de notre fédération sont en Franche-Comté, plus exactement à Besançon, où est née notre fondatrice, Jeanne-Claude Jacoulet, le 14 août 1772.

Capitale de la province depuis son rattachement à la France en 1678, Besançon, du fait de sa position géographique exceptionelle sur le Doubs, en bordure du Jura, avait toujours été une ville-étape, une ville de passage ouverte à tous les courants d’idées.

À la fin du XVIIIe siècle, la ville et sa province étaient agitées par des troubles sociaux provoqués par les difficultés économiques et financières qui frappaient le royaume. Le pain coûtait de plus en plus cher… En mars 1789, les souffrances de la population bisontine explosent en une véritable émeute de la faim.

Les communications avec Paris étaient faciles pour l’époque, la Franche-Comté était vite informée des événements de la capitale. Ainsi la prise de la Bastille est connue dès le 15 juillet. C’est donc dans un climat troublé que se déroule la jeunesse de la fondatrice.

Elle ne fréquente pas l’école. Elle participe très tôt, comme les enfants de l’époque, au travail de ses parents. Elle apprend aussi à coudre, broder, tricoter, à filer la laine. Un savoir-faire qui lui sera bien utile plus tard, pour elle-même et pour tant d’autres.

En 1783, elle est encore illettrée, mais elle ne veut pas en rester là. Selon la tradition elle reçoit d’un recteur d’école proche de la famille des leçons de lecture, d’écriture et de calcul dont elle sait pleinement profiter, si l’on en juge par la clarté et l’aisance du style des lettres qu’elle écrira par la suite. Sa propre expérience lui a fait mesurer l’importance de la culture pour les femmes.

Nous sommes en 1800. Jeanne-Claude a connu la Terreur et sa haine du sacré, les persécutions, le sac des églises, l’exil forcé des prêtres. Elle voit la misère des campagnes et des villes, l’affreux abandon moral et intellectuel où se trouvent les enfants pauvres.

Sa vocation s’éclaire : elle donnera sa vie à l’instruction des jeunes filles les plus délaissées, les plus ignorantes et les plus pauvres. Ainsi commence, dans le dénuement, l’œuvre de formation des maîtresses d’école et des éducatrices.

Les moyens qu’elle recommande tranchent  sur les dures habitudes éducatives de son époque. Alors que les enfants étaient souvent élevés en troupeaux, sans aucun souci des êtres, Mère Jacoulet veut d’abord les connaître et les comprendre. Cet axiome restera la règle d’or de la Sainte-Famille.