Quelques mots sur la tutelle…

Quelques mots sur la tutelle…

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Le mot « tutelle » signifie, d’après le Petit Larousse, « dépendance gênante » et « surveillance ». Il a une connotation désagréable. Même nécessaire, la tutelle d’une personne fragile peut s’avérer indiscrète, voire malveillante.

Mais que signifie le même mot pour un établissement scolaire catholique ? Qu’il soit école, collège ou lycée, aucun établissement ne peut se déclarer catholique de sa propre autorité. Il relève donc d’une tutelle. Dans les établissements diocésains, celle-ci est exercée par le directeur diocésain au nom de l’évêque qui le nomme. Dans les établissements congréganistes, elle est exercée par le/la supérieur (e) majeur(e) de chaque congrégation dont l’évêque a agréé la présence dans le diocèse.

En 2018, la congrégation de la Sainte Famille d’Amiens exerce ainsi sa tutelle sur 12 écoles, 7 collèges et 3 lycées, dont 1 lycée professionnel. La supérieure générale de la congrégation, Sœur Marie-Françoise Charlemagne, est « autorité de tutelle ». Elle est assistée par un conseil de tutelle dont elle nomme les membres. Le conseil est actuellement composé de 9 personnes : 5 religieuses et 4 laïcs. Il se réunit régulièrement pour examiner la situation des différents établissements, échanger des informations, proposer des solutions, réfléchir au recrutement et à la formation des futurs chefs d’établissements, programmer différentes actions et les fameuses visites de tutelle dont nous reparlerons plus loin.

Lorsqu’un candidat à un poste de chef d’établissement a été retenu, l’autorité de tutelle, après accord de l’évêque, le nomme par une lettre de mission qui fixe les orientations nécessaires à l’exercice de ses responsabilités. La tutelle accompagne ensuite le chef d’établissement tant que durent ses fonctions. Cet accompagnement n’est pas destiné à l’entraver, à le placer sous dépendance. Il s’agit d’une aide bienveillante destinée, selon l’article 182 du statut de l’Enseignement catholique, à «  encourager la vitalité de la communauté éducative ». L’autorité de tutelle valide aussi le projet éducatif de chaque établissement, authentifiant par là son ancrage évangélique et son respect de ce qu’on pourrait appeler le « caractère propre » de la Sainte Famille, caractère plongeant ses racines dans le charisme et les intuitions pédagogiques de Mère Jacoulet, fondatrice de la congrégation.

Les conseillers de tutelle accompagnent ou représentent la supérieure générale lors des réunions d’OGEC, de conseils d’établissements, de manifestations diverses, qu’il s’agisse de « temps forts » dans le domaine de la pastorale ou de fêtes d’établissements.

Tous les 3 ou 4 ans, chaque établissement fait l’objet d’une visite de tutelle. Celle-ci permet au conseil de rencontrer le plus grand nombre possible d’acteurs de la communauté éducative : chef d’établissement, responsables de la vie scolaire et de la pastorale, enseignants et élèves, représentants de l’APEL et de l’OGEC, membres du personnel. Les entretiens permettent au conseil d’évaluer la vitalité de l’ensemble scolaire.

La visite de tutelle n’est pas toujours bien perçue. Pourtant, elle se veut avant tout bienveillante et stimulante. Elle révèle certes telle ou telle difficulté, mais aussi le dynamisme et l’inventivité des uns et des autres. De même qu’il n’existe aucune famille sans problème, il n’existe pas d’établissement idéal, mais il revient à la tutelle de montrer un chemin vers l’idéal, à la lumière de l’humble Sainte Famille de Nazareth.

C.WATTEEL