Sœurs Ainées

Sœurs Ainées

Après une vie toute donnée dans l’enseignement, dans le monde de la santé, dans l’apostolat en paroisse ou dans les humbles tâches quotidiennes en communauté, il est arrivé le temps de la « retraite », retraite professionnelle certes, mais les sœurs restent « en tenue de service ».

A la Maison Mère de Besançon ou à la Maison Saint-Joseph de Cagny ce sont les « oui » à redire chaque jour, l’acception de l’inactivité quelquefois, ou même de la dépendance, qui enrichissent maintenant la vie religieuse de chacune, sans oublier les rendez-vous dans la prière pour demander l’aide du Seigneur en lui remettant les intentions des personnes rencontrées, les familles qui confient leurs soucis ou tout simplement pour rendre grâce et rester là, près du Maître, comme Marie à Béthanie.

La vie est parsemée de multiples services, peut-être d’abord, l’accueil : accueil de la personne qui arrive inopinément, accueil de l’infirmière pour un pansement, accueil au téléphone en l’absence du personnel. On répond aussi « présente » pour conduire un fauteuil, visiter une sœur en chambre, écrire une lettre, lire le journal pour celles dont la vue baisse de plus en plus…

C’est aussi prendre part aux différents services de la maison, c’est même raconter une histoire amusante ; ou ensemble, se remémorer les souvenirs du noviciat, de la guerre, de la vie en mission en Afrique, de tous les événements vécus autrefois en congrégation et qui reviennent toujours vivants à la mémoire.

C’est participer à la vie de la communauté, être à l’écoute de ceux qui savent trouver une personne disponible.

C’est aussi partager, lors des fêtes de fin d’année, les moments de détente et de convivialité avec les résidents de la Maison Saint-Joseph lors des fêtes de fin d’année, des anniversaires et les invitations aux manifestations festives de la ville.

C’est un « oui » renouvelé chaque jour, là, où le Seigneur nous veut et, spécialement en Eglise, en cette année de la Vie consacrée, à travers les événements de la vie de chaque jour.

Joie ou épreuve  «  Oui Seigneur ».
Dieu, notre Père, en cette étape de ma vie,
je te demande d’être mon espérance.
Je suis quelquefois découragée en voyant mes forces décliner,
en pensant que, tout au long de ma vie,
j’aurais pu faire davantage…
Je reconnais mes faiblesses et mes péchés.
Je sais que, si je les regrette,
Toi, plein d’amour, tu me les pardonnes.
Aide-moi à comprendre que,
si je ne peux plus avoir les mêmes activités que jadis,
je dois toujours chercher à servir
les hommes, mes frères dans l’Eglise et la société.
Que jamais je ne cède à la tentation
de me replier sur moi-même.
Que mon bonheur soit de faire le bonheur des autres.
Et lorsque mon heure sera venue,
que la présence maternelle de la Vierge Marie
me permette de quitter ce monde,
dans la sérénité et la paix,
sûre d’être accueillie par toi,
Père, plein de tendresse.

(Notre-Dame de la Garde Marseille)

 

 

Les Sœurs aînées, à la Maison-Mère de Besançon ou à la Maison Saint-Joseph (EHPAD) à Cagny,  ne peuvent plus assurer d’activités pastorales  mais elles restent apostoliques jusqu’à la fin de leur vie par leur présence, leur accueil,  un sourire, une parole bienveillante qui réconforte et par leur prière. Elles gardent le souci des établissements scolaires où elles ont œuvré et des communautés présentes en France ou en Afrique.

Témoignage de Soeur Dominique-Marie

Voici une dizaine d’années la Maison Saint Joseph ne recevait que des religieuses âgées, dont la santé était déficiente ou qui souhaitaient rendre service à leurs sœurs aînées. Quelques mamans de religieuses Sainte-Famille y étaient accueillies. Beaucoup d’entraide fraternelle, services divers dans la Maison : préparation de la salle à manger, repassage, jardinage, préparation des Offices etc… Aujourd’hui, la situation n’est plus la même… nous sommes en EHPAD, les religieuses sont en minorité, mais accueillies lorsque la santé le nécessite. Arrivent chez nous des laïcs (hommes, femmes, couples…)

Les religieuses, valides ou plus fatiguées, ont toujours un rôle très important : prière, témoignage, écoute du personnel… Celles qui le peuvent rendent de multiples services à des laïcs comme à des religieuses. En sommes-nous attristées ? Non, nous nous sentons missionnaires « ici », nous pensons que c’est une chance de pouvoir partager, dialoguer avec les familles qui, bien souvent, ont choisi cet établissement parce qu’il y avait des religieuses. Elles nous parlent de leur parent malade, nous confient leurs joies, leurs peines… Elles nous questionnent sur notre vie et des contacts se nouent lors des rencontres, à l’accueil, dans les couloirs de la Maison ou dans le parc. Il suffit d’un regard, d’un cœur attentif, disponible pour que des liens se créent. Nous entendons bien souvent : « Merci ma Sœur de m’avoir réconforté(e) » ! N’est-ce pas ainsi répondre à l’appel de nos Papes Jean-Paul II et François : « N’ayez pas peur… ouvrez les portes… » ou « Va, je t’envoie » ? Oui, nous sommes de plus en plus le petit troupeau, bien ouvert sur le monde, pour l’accueillir, le présenter au Seigneur dans la prière.